Qu’est-ce que l’humanisme ? D’où vient ce terme et comment se manifeste-t-il dans la Renaissance française ?L'humanisme est l'étude de tout ce qui fait partie de l'homme, par exemple, les sentiments, la raison, le corps, la foi, ses relations, sa société, son histoire. L'humanisme est un terme utilisé au XIXe siècle pour parler des hommes du XVIe qui enseignaient et croyaient d'une certaine mannière. Ça vient du latin « studia humanitatis » et « humanista », des termes que utilisaient les étudiants pour parler de leurs maîtres ("Birth of Humanist Culture", Nauert, 8). Ce n'était pas une vraie philosophie ; la philosophie à cette époque se concentrait sur les paroles d'Aristote ("Birth", Nauert, 9). Ce n'était pas un grand mouvement qui touchait tout le monde, non plus, et tous les humanistes n'étaient pas d'accord. En générale, ils se plaignaient du style de l'éducation à l'époque : quelques uns voulaient faire des réformes, d'autres ont publiés des commentaires sur les oeuvres classiques ou sur la société actuelle. Ils étaient professeurs, évêques, traducteurs, écrivains, réformateurs ou traditionnalistes. Ils aimaient apprendre, tous. Ils appréciaient le latin et le grecque. Ils enseignaient l'art, la philosophie morale, la grammaire, la litérature, l'histoire, la rhétorique, la poésie. La poésie leur était importante car « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point » comme Blaise Pascal a écrit plus tard. Les sciences physiques ne pouvaient pas enseigner comment mieux vivre ou comment apprendre à comprendre et communiquer avec les autres comme la rhétorique ou la litérature. D'autres aimaient Dieu et voulait que tout le monde puisse lire ses écritures.
Rabelais est un exemple des humanistes du XVIe siècle. Dans son oeuvre Gargantua, il écrit des différentes styles de l'éducation d'un prince géant en faisant un commentaire sur la Sorbonne, les prêtres catholiques, et son éducation idéale (et humaniste). La Sorbonne n'était pas sérieuse de l'éducation, là-bas ils sont fainéants, ils jouent aux cartes, ils mangent, ils boivent et c'est tout. Les prêtres catholiques se servent de la langue latine pour n'importe quoi mais ils n'ont pas l'amour de sagesse et d'apprendre. Mais à la fin, on éduque le prince Gargantua du style humaniste - en religion, en langues, en histoire, en musique, en équitation et en d'autres sports physiques. Il se sert de chaque heure de la journée, rien n'est ni perdu ni gaspillé.
De plus, Rabelais n'ignore pas le corps humain. Il mentionne chaque aspect de la vie - y compris la digestion, les « excremens naturelz » (Gargantua, Rabelais, 197). Pour lui, le corps n'est pas une chose à diminuer. Le corps n'est pas un piège pour l'esprit, ce n'est pas une chose du mal.
Marguerite de Navarre est une combinaison de l'humanisme dit "séculaire" et l'humanisme "chrétien". Elle était noble, soeur du roi François I, éduquée et très intelligente. Elle a écrit L'Heptaméron, un oeuvre connu pour sa polyphonie ou « la multiplicité des voix » de ses dix personnages narrateurs. Chaque personnage a sa propre personalité, alors quand chaque personnage raconte une histoire c'est filtrée par leur point de vue. Elle, en tant qu'humaniste, comprend l'humanité. C'est une véritable génie. Elle comprend comment les personnes s'entretiennent. Elle est artiste d'hommes et de femmes, et elle utilise ses personnages de montrer la société et de dévoiler ses vices aussi bien que ses qualités.
On dit que chaque personnage représente une vraie personne à la cour. Par exemple, la vieille dame Oisille représente Louise de Savoie. Oisille était un surnom populaire pour Louise à cette époque-là. La fille de Oisille, Parlemente est sa fille en réalité, Marguerite de Navarre, et Hircan le mari de Parlemente est le mari de Marguerite, le roi Henri II. On dit que leurs personalités dans la vie réelle et l'Heptaméron étaient pareilles. Comme cela, elle montre l'humanité telle qu'elle est. Oisille était une sage femme ; Hircan était courageux, brave, et valoreux -- mais aussi misogyne, chauvin, et incontinent. Marguerite de Navarre est calée à nous montrer les deux cotés de l'humanité -- les vertues ou l'hypocrasie des prêtres de l'Eglise, par exemple.
Un autre exemple est sa vingt-septième nouvelle dans L'Heptaméron. C'est Ennasuite qui raconte l'histoire ; cela parle d'une femme mariée qui trompe un homme laid qui veut se coucher avec elle. Elle fait semblant de le vouler, mais dit qu'avant de commettre l'acte, elle doit demander à son mari. A la fin de l'histoire, c'est Simontaut qui dit «Par Dieu, ce n'est pas grand honneur à une honnête femme de refuser un si laid homme que vous peignez ce secrétaire ! Mais s'il eut été beau et honnête, en cela se fut montrée la vertu. » (de Navarre, 273). Avec chaque nouvelle, il y a des morales proposées par les personnages, une discussion sur la culture humaine. C'est un art, une collection de litérature ; l'oeuvre présente des philosophies et nous montrent comment les humains fonctionnent dans la société--pour le bien ou le mal.
Marguerite de Navarre était protectrice des autres humanistes, aussi. Elle a caché, a protégé et a soutenu des hommes de l'Eglise Catholique qui ont traduit des parties de la Bible ou la Bible entière. Elle était une amie de Jacques Lefèvre d'Etaples et d'autres évêques de Meaux, par exemple, (Lovy, 14).
Lefèvre d'Etaples a fait la première édition de la Bible française. Il n'a pas commencé en tant que traducteur des textes religieux, mais comme professeur à l'université. Il a traduit beaucoup de textes classiques et il a préparé et publié des commentaires simples et directs sur les oeuvres grecques pour faciliter la compréhension des textes pour ses étudiants. C'est cela qu'il faut s'en souvenir - il voulait que l'on comprenne, y compris les écritures. Erasme était son instructeur avant lui, alors ce n'était pas surprenant--mais c'était merveilleux-- qu'il voulait et il a traduit la Bible en français. Selon lui et ses prédecesseurs, c'était impossible d'être sauvé si on ne connait pas Dieu, et on ne peut le comprendre que par les écritures. Pour faciliter cette compréhension, tout le monde doit avoir la capacité de les lire. « Et ce, pour corriger les fautes de la chrétienté, lesquelles sont moulte grandes. Si brief on ne se retourne à lui, en délaissant toute autre folle fiance en créature quelconque et toutes autres traditions humaines lesquelles ne peuvent sauver, et en suivant la seule parole de Dieu qui est esprit et vie » (Lefèvre, 29).
Il n'était pas le seul humaniste chrétien qui a traduit la Bible. Castellion voulait rendre disponible la parole de Dieu à tout le monde, aussi. C'était un géni en langues mortes - le Latin, la Grecque, la Hébreu - et un merveilleux traducteur. De plus, il dit dans une de des préfaces - « Ainsi que l'homme êt fait du cors e de l'ame, tellement que le cors ê le logis de l'ame : ainsi les saintes écrittures sont faites de la letre e de l'esperit, tellement que la letre êt comme une boite, gosse, ou coquille de l'esperit. » (Castellion, 121) C'est un homme qui croit que le corps, l'ame, et l'esprit de l'homme sont ensemble et valent quelque chose. C'est un homme qui veut que tout le monde comprenne la parole de Dieu, mais c'est un artiste, aussi, un poète de mots - un traducteur très doué.
Il y en a beaucoup d'autres, mais cela suffit de vous montrer la variété entre tous ces humanistes. Cela suffit, aussi, de vous montrer comment ils sont éduqués, comment ils apprécient l'histoire, l'art, la litérature en toutes ses formes, Dieu et l'humanité - que les deux valent quelque chose et qu'il faut les comprendre.
Les sources (à venir)
Charles Nauert, Jr. "The Birth of Humanist Culture."